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Que doit connaître mon enfant en sortant de l’école primaire?

Les programmes officiels restent assez flous concernant les connaissances qu’un élève devrait maîtriser en fin de CM2. En effet, le récent découpage de la scolarité en cycles ne correspond plus à l’organisation réelle des classes. Les niveaux de classe correspondent toujours à une année scolaire mais puisque les programmes, eux, sont répartis sur des cycles de 3 ans, il est très difficile de remettre en cause les notions étudiées en classe.

Le cycle 3 se termine désormais en 6e ; les enseignants de primaire peuvent donc laisser passer au collège des élèves qui ne maîtriseraient pas les fondamentaux, espérant que l’année de 6e leur soit salvatrice… espoir inexorablement déçu sur le terrain.

La même logique permet aux élèves de ne pas maîtriser la lecture en fin de CP puisqu’ils peuvent compter sur la fin du cycle pour combler ce manque.

Bref, de la poudre aux yeux avec pour seul but la maîtrise à 16 ans d’un socle commun totalement dénué de connaissances : pas d’inquiétude, quoiqu’il arrive les enseignants cocheront « acquis » dans toutes les cases de la liste de compétences et même si ce n’était pas le cas, l’ordinateur, par un procédé presque magique, validera le socle en faisant des moyennes notées de compétences abstraites.

Il ne s’agit donc pas dans cet article de savoir si votre enfant a le niveau pour entrer au collège (et valider les sacro-saintes compétences du « cycle ») mais plutôt de se demander s’il maîtrise les connaissances élémentaires qui lui permettraient de se débrouiller dans la vie.

Un objectif primordial : la lecture

Je n’ai finalement qu’une seule exigence avec mes propres enfants : c’est la maîtrise de la lecture. Pas la maîtrise du déchiffrage mais une réelle appropriation de tout ce qui rend la lecture attrayante et utile. Je vous invite, si ce n’est déjà fait, à consulter mes autres articles à ce sujet.

Un enfant qui sait lire, qui aime lire et qui comprend tout ce qu’il lit, a accès à toutes les connaissances de la planète… Quel merveilleux cadeau !

Même s’il passe ses journées à lire et relire les mêmes fictions sans intérêt, vous savez que le jour où il aura besoin de se former ou de s’informer, il pourra le faire rapidement et sans entraves puisqu’il aura acquis le déchiffrage mais surtout le décodage des messages portés par les écrits.

Les connaissances élémentaires

Évidemment, il serait raisonnable de se montrer un tout petit peu plus ambitieux et permettre à l’enfant d’appréhender avec facilité le monde qui l’entoure.

Je ne suis pas spécialiste de l’école primaire ; je me réfère donc uniquement à mon expérience personnelle et aux connaissances qui me semblent accessibles et indispensables avant l’entrée au collège.

Je listerais à priori :

-la lecture

-l’écriture

-les règles d’orthographe usuelles

-l’analyse grammaticale

-les quatre opérations

-les unités ainsi que les conversions usuelles de poids et de mesures

-savoir résoudre des problèmes de « trains qui se croisent » et de « robinets qui gouttent » (logique élémentaire)

-calculer aires, périmètres et volumes des figures et solides usuels

-se repérer sur la frise chronologique et connaître les événements majeurs de l’histoire de France et du monde

-se repérer sur un planisphère et connaître les grandes capitales du monde, les grandes villes de France, les principaux fleuves et les principales chaînes de montagnes

-connaître et pouvoir expliquer les principaux phénomènes naturels qui nous entourent

Et ensuite ?

Si l’enfant a reçu avant l’âge de 10 ou 11 ans ces connaissances universelles, vous n’avez plus à craindre pour son avenir ; il est temps qu’il se prépare à entrer dans l’âge adulte.

Le temps passe vite et l’adolescent n’est plus l’enfant, il ne reçoit plus aussi favorablement l’enseignement qu’on lui donne, il va plus certainement chercher à discuter et remettre en cause ce qu’on lui enseigne ; il est donc temps pour lui d’appréhender des savoirs plus abstraits qui lui demanderont de s’impliquer plus personnellement dans le processus d’apprentissage.

C’est le moment de forger ses goûts en matière de littérature, de passer à l’abstraction mathématique, de réfléchir aux enjeux géo-politiques ou de s’intéresser à ce qui fait l’essence de l’homme.

Il est essentiel que le substrat sur lequel va s’épanouir l’adolescent soit solide et il est impensable de vouloir faire réfléchir de jeunes enfants sur des problématiques idéologiques alors qu’ils ne comprennent pas encore la réalité du monde qui les entoure.

Faire des cafés-philo en maternelle est un concept sans doute intéressant car il permet aux adultes de s’assurer du bon sens, de la pertinence et de la clairvoyance des enfants mais la vraie plus-value, elle, n’apparaît que bien plus tard, lorsque l’enfant possède le recul nécessaire pour porter une véritable réflexion sur son existence.

Qui peut le plus peut le moins

Soyez exigeant avec votre enfant, ne laissez pas passer ces années précieuses durant lesquelles il peut emmagasiner quantité d’informations ; il n’en sera que plus fort pour affronter ensuite les vrais enjeux de la société…

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