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La dictée : du pensum au plaisir.

Annoncez une dictée et vous lirez invariablement l’angoisse sur le visage de votre petite tête blonde. Certains enfants raffolent des dictées et y voient l’occasion de faire la preuve de leur sagacité. Un enfant qui n’aime pas les dictées est le plus souvent celui que l’exercice met en échec. Le seul moyen de redresser la barre et de rendre l’exercice attractif est tout simplement d’éviter de mettre l’enfant en échec.

Un préalable : la maîtrise de l’écriture.

Si le geste d’écriture est laborieux, il va tout d’abord falloir travailler ce point avant d’envisager une dictée sereine. Il est bien sûr possible de surmonter momentanément ce problème en travaillant par exemple avec des étiquettes de lettres pour former des mots courants, des adverbes ou de toutes petites phrases mais je vous rappelle qu’il y a 26 lettres sans compter les lettres accentuées et qu’il faut donc faire preuve d’une organisation sans faille pour que cet exercice ne devienne pas trop pénible.

Un apprentissage absolument progressif.

Inutile de se lancer dans la dictée de Mérimée pour le plaisir du défi ; il n’y aura de plaisir dans ce défi que le jour où l’orthographe et la grammaire seront solides. En revanche, il est tout à fait possible d’utiliser des règles de grammaire qui n’ont pas été étudiées au préalable à condition qu’elles soient explicitées au moment opportun.

Comment procéder concrètement ?

On commence toujours par des dictées de mots simples : vous choisissez une liste de 5 à 10 mots que vous notez au tableau ou sur une feuille de manière aérée.

La place des mots ainsi que la qualité de l’écriture sont importantes car la mémoire visuelle va enregistrer ces informations pour ensuite pouvoir retranscrire les mots sans faute. Commencez par faire épeler chaque mot par votre enfant ; faites-lui remarquer le cas échéant les particularités orthographiques (des consonnes finales muettes, des -h- inattendus, …) et proposez-lui des moyens mnémotechniques pour s’en souvenir. Rien que le fait d’avoir mis le doigt sur ces particularités peut suffire à activer la mémorisation. Si l’orthographe est encore mal assurée, vous pouvez après l’épellation faire recopier cette liste une ou deux fois si nécessaire. La copie doit bien entendu être parfaite tant pour l’orthographe ou les accents que pour la calligraphie.

Ce n’est qu’après cette phase d’appropriation qu’il est possible de passer à la dictée à proprement parler en énonçant dans un premier temps les mots dans l’ordre dans lequel ils ont été étudiés.

Une régularité sans faille.

Ces dictées de mots peuvent durer quelques semaines jusqu’à ce que le principe soit acquis et que l’enfant acquière l’habitude de prendre garde à l’orthographe des mots.

Cet exercice qui peut prendre 10 minutes doit évidemment être quotidien pour être efficace.

La dictée quotidienne vs. La dictée finale

Peu à peu, on ne fera plus de préparation préalable : on dictera chaque jour une phrase comportant une difficulté particulière et on prendra le temps d’expliquer cette difficulté. Au bout de 4 à 5 jours, on demandera à l’enfant de réviser scrupuleusement les 4 ou 5 phrases travaillées et on passera alors à la dictée finale, la vraie, celle qui est importante car elle prouve que l’enfant a acquis de nouveaux automatismes en matière d’orthographe.

Les phrases quotidiennes ainsi que la dictée finale s’allongeront et se complexifieront au fur et à mesure des progrès de l’enfant et des notions vues par ailleurs. Lorsqu’une leçon peut être réinvestie avec pertinence, il est évident qu’elle sera reprise dans les dictées : si l’enfant vient d’apprendre l’impératif présent, les dictées porteront sur l’impératif présent ; si l’enfant étudie l’Odyssée d’ Homère, les dictées véhiculeront les thèmes et donc le vocabulaire des aventures d’Ulysse.

Les progrès peuvent être lents mais absolument mesurables ; pensez à conserver dans le même cahier toutes les dictées afin de prendre conscience que ce rituel n’a pas été suivi en vain.

Pensez à commenter en fin d’article :

-un commentaire le jour où vous décidez de mettre en œuvre ce fonctionnement

-un commentaire le jour où la dictée n’est plus un pensum pour votre enfant

-un commentaire le jour où la dictée est devenue un véritable plaisir pour votre enfant

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