« C’est trop difficile, je n’y arriverai jamais ! »
Combien de fois avez-vous entendu ces paroles dans la bouche de votre enfant. À la moindre difficulté, il se décourage, baisse les bras et préfère ne pas essayer plutôt que de risquer de se mettre en échec.
Et pourtant, tous les enfants aiment la difficulté.
Le faux-semblant de la facilité
Première évidence : si tout est toujours trop facile, l’enfant ne progresse pas ; il reste dans sa zone de confort et ne fait que ce qu’il connaît déjà ; c’est rassurant pour lui mais finalement assez lassant.
Lancez-lui un défi : « celui qui met ses chaussures en premier a gagné » ; peu importe qu’il y ait quelque chose à gagner ou pas, vous verrez qu’il fera tout pour être le premier. Cette volonté de gagner, qui perdure quelque soit l’âge mais qu’il faut adapter lorsqu’ils grandissent, on peut tout à fait la mettre à profit dans l’enseignement : plutôt que de présenter un exercice comme une obligation peu plaisante mais nécessaire, présentez-le comme un défi, une sorte de passage initiatique dont il ressortira plus fort et meilleur. Il jouera le jeu s’il sent qu’il va y gagner quelque chose (même s’il ignore encore ce qu’il y a à gagner!)
La compétition
Beaucoup de parents reprochent à l’école de favoriser la culture de la compétition considérant qu’elle est malsaine et qu’elle mettrait en péril l’estime de soi. Mais la compétition a du bon : elle permet de se dépasser, d’aller au-delà de ce qu’on aurait fait seul face à soi-même.
Si l’enfant est toujours le dernier et qu’il n’a pas du tout le même niveau que ses « adversaires », il y a en effet des chances qu’il se mésestime et perde toute confiance en lui-même ; mais la compétition peut être saine et favoriser la motivation : vouloir dépasser les autres est normal et naturel ; c’est le moment de mettre en valeur ses points forts, de les valoriser mais aussi de pointer les points à améliorer et de fixer des objectifs accessibles.
Le plaisir de la difficulté
Ce n’est pas l’effort lui-même qui provoque du plaisir (mais il peut), il faudra souvent s’y reprendre à plusieurs fois et se forcer à accomplir des choses parfois déplaisantes. Le plaisir sera en revanche décuplé par l’importance de la difficulté. Plus l’effort fourni a été grand, plus l’enfant sera fier de lui et plus il en éprouvera du plaisir.
Favoriser la difficulté
Ne soyez pas pressé mais soyez vigilant : faites en sorte que la difficulté soit suffisante pour aiguiser la curiosité de l’enfant ; lorsqu’il aura plusieurs fois ressenti la satisfaction personnelle d’avoir surmonté une petite colline, vous pourrez lui présenter des montagnes un peu plus hautes à franchir ; c’est là que commence le vrai plaisir d’apprendre !